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8 milliards de personnes sur Terre, ça en fait du monde. Du monde qui étudie, qui travaille, qui suis ses rêves et ses ambitions. Du monde qui a ses valeurs, ses croyances et ses motivations. 8 milliards de personnes sur Terre, 8 milliards de récits et aujourd’hui on te fait découvrir une nouvelle histoire avec Unique, notre série qui met en avant des profils inspirants aux parcours passionnants.
En 2007, suite à l’obtention de son baccalauréat, Amine, comme de nombreux jeunes de son âge décide de poursuivre ses études en France. Il choisit d’abord un cursus d’études en droit. Mais très vite, il se rend compte que ça ne le fait pas vibrer.
“J’ai fait une reconversion professionnelle. Je me suis rendu compte que le droit ce n’était pas fait pour moi. J’aimais bien être en contact avec les clients. Le service, tout ça… C’est ma passion. Elle existait depuis toujours et elle a été développée avec les petits jobs étudiants.”
Et en parlant de ses années d’études, Amine explique que son expérience à Toulouse a été “très enrichissante”, malgré certaines difficultés.
“On arrive on a 18 ans, 17 ans, on sort du cocon familial, on découvre un nouveau pays… Même si j’ai fait mes études à l’école française, donc je n’étais pas vraiment dépaysé, mais le fait de sortir tout seul, de voyager, de se retrouver avec de nouvelles charges comme le loyer, les factures etc… Les débuts n’étaient pas faciles.”
Ces difficultés, notamment financières, sont le quotidien de nombreux étudiants à l’étranger. Alors comment y faire face ?
“Il faut savoir comment se relever, comment avancer, essayer de trouver des solutions. Mais surtout, il faut beaucoup de résilience et une certaine synergie entre soi-même, les études et la famille qui est désormais à l’étranger, puisque dorénavant on est résident en France.”
On lui a alors demandé ce qui aurait pu faciliter son expérience en tant qu’étudiant étranger en France.
“À part avoir 100 000 euros sur le compte ?” plaisante Amine. Avant de poursuivre “En parlant d’argent, ce qui aurait pu faciliter c’est un certain encadrement et plus de ressources, qu’elles soient financières ou autre. C’est ce qui facilitera la vie de nombreux étudiants étrangers en France ou ailleurs.
D’un autre côté les obstacles ne sont pas que financiers. Les étrangers se sentent parfois de trop dans leur pays d’accueil.
“Vous savez, ne pas se sentir à sa place on peut le vivre même dans son propre pays.” rétorque Amine. “Les difficultés de l’étranger existent partout dans le monde. Après il faut juste comprendre et respecter les valeurs qu’elles soient sociétales ou républicaines ou autres. Il faut juste savoir faire avec.”
Après ses études, Amine rentre en Tunisie. Son expérience à l’étranger lui a permis d’ouvrir les yeux sur la valeur qu’il peut apporter à son travail, son entourage et bien plus.
“Après quelques années en France, on ramène un certain savoir, un nouveau savoir-faire. On ramène une certaine valeur ajoutée, certainement, que ce soit dans son travail, dans la société… et vice-versa, ça va dans les deux sens. Quand on est en Tunisie et qu’on part en France, on va aussi ramener une certaine valeur ajoutée. Parce que parfois il y a des différences dans la manière d’être, la manière de faire, et c’est ce qui nous permet d’avancer.”
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Amine a en tout cas été très patient et a poursuivi son rêve dans l’hôtellerie. De retour en Tunisie, il est embauché comme réceptionniste au sein d’un grand groupe hôtelier. Au fil des années, il a gravi les échelons pour arriver au poste de directeur d’hôtel. Il nous raconte son quotidien.
“La journée type d’un directeur d’hôtel, dès qu’on est debout, la première chose c’est qu’on va vérifier l’activité de la veille. On va penser à la qualité de service et aux chiffres. Ensuite, on a déjà planifié notre journée à J-1, donc on va juste s’assurer que la stratégie qui a déjà été planifiée a été communiquée à l’ensemble des collaborateurs, qu’elle est bien mise en place. Nous, on est vraiment sur terrain, en contact avec les clients au fur et à mesure avec les aléas de la journée bien sûr.”
D’ailleurs, ce qu’Amine aime le plus dans son métier, c’est la reconnaissance des clients pour leur travail.
“Quand un client nous remercie par rapport à notre travail, cette joie-là, elle n’a pas de prix. Surtout quand elle est partagée avec l’ensemble des équipes.”
Et ce qu’il aime le moins ?
“Quand on va se retrouver cloîtré au sein de son bureau pour faire des diapos et des présentations. Au lieu d’être avec les clients.”
Le retour en Tunisie se passe donc très bien pour Amine, mais il ne ferme pas la porte à une nouvelle aventure à l’étranger.
“Oui c’est possible de repartir à l’étranger. Où ? Je ne sais pas, il n’y a pas de destination précise. Mais quand on est hôtelier, on est là pour découvrir de nouvelles sociétés, de nouvelles cultures, c’est aussi ce qui fait la beauté de notre métier. Et c’est ce qui nous permet d’avancer.”
Enfin, on a demandé à Amine s’il avait l’occasion de faire passer un message au jeune lui, qu’est-ce qu’il lui dirait ?
“Garde ton argent ! Ça peut te servir” plaisante-t-il. Avant de conclure ”Si j’avais des choses à refaire, certainement ça serait de choisir ce cursus dès le début, d’avancer dès le début. Voilà !”
Note de Emna :
À mes yeux, Amine est l’exemple parfait de l’expression qui dit “petit à petit, l’oiseau fait son nid”. Le connaissant personnellement, j’ai assisté à ses débuts en tant que réceptionniste, à ses réveils à 3h du matin et son rythme décalé qui aurait pu en casser plus d’un. Mais il a tenu bon et a réussi à gravir les échelons pour atteindre ses objectifs professionnels. Son expérience à l’étranger en tant qu’étudiant et son retour en Tunisie lui ont permis d’ouvrir ses horizons. Comme vous avez pu le découvrir, parler d’argent et des difficultés qu’il a connues plus jeune n’est pas tabou. De nombreux jeunes vivent aussi cette situation-là, il est donc important de leur faire savoir qu’ils ne sont pas seuls.
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