Envois de fonds: méthodes et comment les améliorer ?

Malgré la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19, les transferts d’argents des migrants vers leurs pays d’origine sont restés solides. « Les Africains se saignent pour continuer d’envoyer de l’argent à leur famille » déclare Fodé Samb, auteur sénégalais d’un mémoire à l’Université de Neuchâtel sur les transferts de fonds par la diaspora africaine en Suisse. En plus de se tuer à la tâche, la diaspora doit en plus couvrir des frais de transfert indécents. Quelles méthodes utilisent-ils pour les envois de fonds ? Comment peuvent-elles être améliorées ? Explications.

Envois de fonds: méthodes et comment les améliorer ?

Malgré la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19, les transferts d’argents des migrants vers leurs pays d’origine sont restés solides. « Les Africains se saignent pour continuer d’envoyer de l’argent à leur famille » déclare Fodé Samb, auteur sénégalais d’un mémoire à l’Université de Neuchâtel sur les transferts de fonds par la diaspora africaine en Suisse. En plus de se tuer à la tâche, la diaspora doit en plus couvrir des frais de transfert indécents. Quelles méthodes utilisent-ils pour les envois de fonds ? Comment peuvent-elles être améliorées ? Explications.

Canaux de transfert

Une personne sur 7 dans le monde est concernée par les envois de fonds des résidents à l’étranger. Ces envois de fonds sont cruciaux pour certaines populations. En effet, des familles entières comptent dessus pour se nourrir et s’offrir les biens de premières nécessités. Les résidents à l’étranger envoient entre 200 et 300 dollars tous les un à deux mois à leur famille. Pour ce faire, ils utilisent différents canaux de transfert.

Les transferts officiels vont transiter par les banques. Ainsi, les émetteurs envoient de l’argent aux destinataires par virement bancaire. Certains transitent par les bureaux de poste, en utilisant un mandat postal. Enfin, la majorité utilisent des organismes de transfert de fonds. Ces derniers collectent l’argent auprès de leur client et le transfèrent par la suite via leurs comptes en banque à leurs agents dans les pays concernés. L’argent est ensuite remis à son destinataire. Parmi les organismes les plus connus, on pense à MoneyGram, Wise, WorldRemit, ou encore Western Union. D’ailleurs ce dernier domine le marché. Nous y reviendrons plus tard.

Le choix du mode de transfert est motivé par plusieurs facteurs. Comme la présence d’un système bancaire ou d’intermédiaires financiers développés, le coût de l’opération, la sûreté et la rapidité du transfert entrent aussi en jeu.

« L’Afrique est encore victime de coûts de transferts très élevés par rapport aux autres continents. Ils sont en train de diminuer, mais ça reste encore beaucoup trop élevé. » déplore en 2018, Milasoa Cherel-Robson, économiste à la CNUCED, la Conférence des Nations unies pour le Commerce et le Développement. Pour contourner le système, certains ont même recours à des canaux de transferts informels.

Le système Hawala

Le Hawala est un système traditionnel de transferts de fonds informels. S’il est encore difficile de déterminer son origine exacte, il semble être apparu sur les grandes routes d’échanges commerciaux. Aujourd’hui, il reste encore très populaire auprès des travailleurs immigrés qui l’utilisent pour envoyer de l’argent à leur pays d’origine.

Ce système de transferts de fonds est comme un réseau de confiance pour leurs utilisateurs. En effet, ils comprennent des réseaux tissés par des liens familiaux, communautaires ou commerciaux. Ainsi, un client confie une somme d’argent à un des agents, qui contacte à son tour l’agent le plus proche du destinataire. Il lui demande de lui verser la somme, en y incluant une commission généralement, en échange de la promesse d’être remboursé plus tard.

Finalement, on retrouve là le réseau de correspondants des banques, les cravates et la bureaucratie en moins. Ce système parallèle est encore aujourd’hui très répandu dans le golfe Persique, la Corne de l’Afrique, l’Asie du Sud et le monde oriental.

Des joueurs qui demeurent dominants

Pour certaines populations, le choix du mode de transfert de fonds est souvent imposé. L’absence d’institutions bancaires et autres moyens de transfert les obligent à se rabattre sur Western Union qui, étant souvent seul sur le marché, en profite pour abuser de ses tarifs.

Cette société qui a débuté son activité dans l’envoi de télégramme a profité de son réseau de correspondants déjà en place pour offrir un service d’envoi d’argent.

Aujourd’hui, on compte plus de 500 000 points de vente à travers le monde. Des millions de personnes utilisent le service de Western Union. “Par confiance” précise l’établissement sur son site. Mais surtout par obligation pour certaines régions qui n’ont pas d’autres alternatives. En effet, il faut savoir que les tarifs fixés par l’organisme de transfert d’argent sont, selon les pays, excessivement élevés. 

En 2018, l’association UFC-Que Choisir - qui a pour but d'informer, de conseiller et de défendre les consommateurs, a porté plainte contre Western Union et MoneyGram pour pratiques commerciales trompeuses. Elle dénonce en effet leur tarif de prestations nettement supérieur à la moyenne européenne.

Ce qui pourrait être fait

En 2023, il est grand temps de passer sous la loupe les activités des principaux opérateurs de transfert de fonds. Certains se permettent encore d’appliquer des tarifs élevés puisqu’ils savent que l’absence d’institutions bancaires ne leur laisse pas d’autres choix. Les envois de fonds vers l’Afrique atteignent parfois les 12%, ce qui est supérieur à la moyenne globale de 7% ! Dans certains cas, il avoisine les 20%. Par exemple, le coût d’un transfert entre l’Afrique du Sud et la Zambie, ou l’Angola est de 19,5%. Ou encore 21% pour un transfert vers la Chine. Il atteint 21% pour un transfert entre l’Arabie saoudite et la Syrie. 

Désormais, plus de transparence est donc plus que nécessaire. Il est vrai que la diaspora envoyant de l’argent n’est pas toujours au courant de ce qu’elle paye. Apporter plus de transparence serait donc une première solution. D’autant que l’éducation financière des populations est un point crucial pour leur épanouissement.

Enfin, le développement des Fintechs devrait favoriser une concurrence accrue avec les institutions bancaires et organismes de transfert de fonds qui jusqu’à présent avaient le monopole sur les envois de fonds.

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